samedi 17 mars 2012

Ceci n'est pas une chronique sur John Carpenter.....bien que ça y ressemble

Chronique Cinéma de l'émission Michto ma radio du 11/03/12




Ceux qui me connaissent savent que j’ai été un jeune homme politique dans une autre vie et j’en ai malheureusement gardé une fâcheuse tendance qui consiste à dire ce que je vais faire mais  à ne pas forcement le faire. En l’occurrence j’avais annoncé à toute l’équipe de l’émission que bien que j’avais déjà évoqué l’un de ses films un exercice précédent j’allais préparer pour aujourd’hui une chronique sur l’œuvre de John Carpenter. Et bien entendu je ne vais pas le faire.

Je vais quand même vous expliquer pourquoi je voulais faire cette chronique sur l’œuvre de ce cinéaste rare. J’ai vu dernièrement son dernier film « The Ward » et j’ai été très agréablement surpris par ce petit film d’épouvante comme on en fait plus. Quand je dis comme on en fait plus, c’est qu’après des années de torture-porn (le torture porn, ce n’est pas du porno, c’est des films comme Hostel, Saw, the Human Centipede, ou A Serbian film qui sont basés sur une représentation la plus réaliste possible de la torture sous ses formes les plus extrêmes.)

Definition wikipedia : Il s'agit d'histoires dramatiques, souvent désespérées et rarement avec un "happy end", où des individus vont se retrouver à la merci de sadiques pervers agissant en solo mais aussi quelquefois en groupe. Les victimes seront soumises à toutes sortes de brutalités, de tortures et autres atrocités qui les mèneront généralement à une issue fatale. Souvent jeunes et belles, elles n'échapperont pas à toutes sortes d'atteintes à leur sexualité.

Peut-être que je ferais une chronique là-dessus un de ces quatre. Bref, j’ai vu et aimé the Ward en grande partie, je dois bien l’avouer parce que la splendide et talentueuse Amber Heard joue dedans et Amber Heard est à elle toute seule une bonne raison de regarder un film. Ceux qui ont vu Tous les garçons aiment Mandy Lane savent de quoi je parle. 


 
All the boys love Mandy Lane (Je ferais un article sur ce film, un jour)

Amber Heard dans The Ward
The Ward raconte l’histoire d’une jeune femme mystérieuse prénommée Kristen (elle n’a pas de nom de famille) qui se retrouve internée dans une aile d’hôpital psychiatrique occupée seulement par 3 autres jeunes femmes. La première scène n’est pas sans rappeler le début d’un autre film du même auteur dont je vous parlerais peut-être un peu plus tard et répondant au doux nom de « L’Antre de la folie » , à savoir l’internement d’une personne contre son gré. Celle-ci se débattant autant que possible pour y échapper et se heurtant à la violente intransigeance du personnel médical. Donc, après une première nuit plutôt angoissante pendant laquelle elle aura l’impression d’avoir été visité dans sa chambre par une créature plutôt surnaturelle, notre héroïne va se lancer dans une enquête pour découvrir l’identité du fantôme, qui semble si ce n’est responsable, au moins lié aux disparitions progressives de ces jeunes compagnes d’infortune. Je n’en dirais pas plus pour ne rien dévoiler de l’intrigue ni de la chute, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas vu des couloirs d’asiles filmés de manière aussi menaçante. Il faut dire qu’ils sont quand même plutôt menaçants leurs asiles aux States.


L’autre raison qui m’avait poussé à vouloir parler de l’œuvre de Carpenter c’est que j’ai revu il y a quelques semaines, le père de tous les slashers movies, qui s’il n’est pas le premier (Le premier étant Black Christmas de Bob Clark réalisé en 74) reste le plus emblématique du genre. A savoir les premières aventures du sympathique Michael Myers : Halloween.

 
Black Christmas (1974)


Définition Wikipédia : Le slasher (de l’anglais slasher movie) est un genre cinématographique, sous-genre de film d’horreur et du film d’exploitation, mettant en scène les meurtres d’un tueur psychopathe, généralement masqué, qui élimine méthodiquement un groupe d’individus, souvent jeunes, à l’arme blanche. L’origine du slasher movie est peut-être à chercher du côté de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock, de Le Voyeur de Michael Powell (1960), et du giallo.


Et voilà un autre film qui tourne autour de la folie. Comment un petit garçons qui a vu des choses qu’il ne devait pas voir à un trop jeune âge s’est pris d’une relation fusionnelle avec un long couteau et s’est mis à vouloir partager cette passion avec tous les jeunes gens qui avaient tendance à vouloir folâtrer dans un environnement trop proche de lui. Autre vision de la folie, disais-je donc, Michael Myer s’échappant de l’asile après y avoir été interné pendant 15 ans pour se revenir sur les lieux de ses premiers méfaits afin de partager à nouveau son amour de la lame. Et voilà comment la jeune Laurie Strode va être la première à le combattre, elle qui est la plus raisonnable de ces amis malgré un style vestimentaire des plus douteux, bientôt soutenue par le Docteur Loomis, psychiatre en charge de Michael depuis sa plus tendre enfance meurtrière. Ce film restera dans l’histoire du cinéma pour son utilisation de la caméra subjective du point du vue du tueur (l’œil de la camera du  Voyeur de Michael Powell étant remplacé ici par le masque de Michael) et sa musique qui restera comme l’une des plus emblématiques du travail de son auteur-réalisateur à savoir John Carpenter avec, pour moi celle d’Assault.

Halloween (1978)

Mais vu que je suis parti dans les trucs de fous, et que je n’ai pas le temps de vous parler de cette folie que sont Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin (film que je définirais comme étant pour les adolescents ce que le Baron de Munchausen est pour les enfants, à savoir, un tour de grand huit, je me dois de vous pas parler de mon film de fous préféré, le grand le beau : L’Antre de la folie. Réalisé par …un certain….. John Carpenter.
 
Pour moi, rarement un film aura porté aussi bien son nom, tant le personnage de détective d’assurance (un métier de salaud !) interprété par Sam Neil va entraîner dans des abîmes qui ne manqueront pas nous rappeler les univers de Stephen King et de HP Lovecraft. En jouant constamment sur un rapport trouble entre réel et fiction le film raconte comment ce détective chargé de retrouver la trace d’un écrivain fantasque de littérature fantastique pour le compte de son éditeur va plonger dans la folie de son dernier ouvrage et découvrir progressivement et à son corps défendant l’emprise de celui-ci sur le monde réel. Encore une histoire de fou quoi.

D’ailleurs, c’est tellement fou, qu’on y trouve plus de 10 ans avant Inception, cette idée du rêve dans le rêve, en l’occurrence, un cauchemar dans un cauchemar, je vous invite à revoir le film pour retrouver cette scène. 

En tout cas, on a ici un film qui parle de la puissance de la fiction et de fragilité de la santé mentale.

Bon, je vous ai peut-être parlé de quelques histoires de fous racontées en film par John Carpenter, mais au-delà de leur auteur-réalisateur-compositeur, ces films ont en commun de nous faire voir le monde à travers le regard de personnes un peu dérangées, pour rester poli (notamment en ce qui concerne Michael Myers) et comme c’est le cas d’à peu près tous les gens que je connais, ça me parait normal. Je n’ai donc pas fait une chronique sur l’œuvre de Carpenter.  Pour ça, il aura fallu que je vous reparle d’Invasion Los Angeles, que je développe sur Snake Plisken qui n’est pas fou mais qui a des couilles, que je parle de Assaut, qui n’est pas un film de fous, mais une histoire de fous, que je parle de Vampire, de Ghosts of Mars, de Dark Star et de toute la riche filmographie du réalisateur de la seconde version de The Thing. Mais je n’ai que quelques minutes, alors, je ferais des belles chroniques bien développées quand j’aurais des heures d’émission pour moi tout seul. D’ici là, n’oubliez pas de regarder des films, sur le net, à la télé, mais surtout au cinéma. Allez au Méliès plutôt qu’ailleurs et si l’envie vous en prend.

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