lundi 18 juillet 2011

Une Séparation ?? Une rencontre plutôt !


Je crois que ça demande une certaine forme d’intelligence de reconnaître qu’on a été con. Et sans vouloir présumer de mes capacités mentales, je reconnais volontiers avoir été stupide dans les a priori que j’ai pu avoir concernant ce film. 

Malgré les critiques dithyrambiques dont on m’a fait part le concernant, je me rends compte que j’y suis allé plutôt en traînant les pieds, craignant de me retrouver face  un film « de village » comme on les appelle dans le cinéma d’Afrique noire et comme le souvenir de « Où est la maison de mon ami » marqua ma jeunesse cinéphile.


Et j’ai été stupide, car je me suis retrouvé face à une œuvre on ne peut plus moderne, face à un film qui parle d’une société contemporaine comme peu de film le font par ailleurs tant il touche à ce qui fait le fondement de toute société, l’âme et le cœur humain. 

On y rentre de plein pied, frontalement, projeté au sein d’une crise conjugale dont on ne comprend pas encore les enjeux ni les rôles véritables. Et dont les problèmes sont finalement balayés du revers de la main par une administration froide et désincarnée. 

A partir de ce moment, on va rentrer doucement (non pas lentement, mais en douceur) dans cette histoire jusqu'à y suffoquer. On va rentrer dans l'intimité de ces personnes, au cœur de cette classe moyenne qu'on imagine même pas quand on pense  à un pays comme l'Iran. Mais, même s'ils sont mieux lotis que d'autres, Nader et Simin ont leurs problèmes, le père de Nader est malade d'Alzheimer, il demande de plus en plus d'attention et ne comprend pas le départ de sa belle-fille. Puis vient Razieh et ce qui devait être une solution finira par devenir un problème.

Sans vouloir raconter l'histoire, et dans l'incapacité totale d'évoquer la mise en scène du film tellement je suis tombé complètement dans l'histoire, je voulais surtout partager le sentiment qui m'a animé une fois le film terminé. Ce sentiment qu'au final, tout le monde est responsable, il n'ya pas de fatalité ou de malchance, chacun des personnages entretient son malheur en restant prisonnier de postures. Ici la religion, là la tradition, à côté la fierté et ainsi de suite de sorte qu'à chaque fois qu'un échappatoire se présente, il se trouve l'un des personnages pour tout gâcher et tout remettre en cause. 

C'est là que se trouve toute la beauté du film. 

Un film social ne parle pas de la société en tant que telle mais des êtres qui la compose. C'est ce que fait avec brio Asghar Farhadi et c'est ce qui fait de son film une réussite. 



Allez le voir, c'est tout ce que j'ai à dire !

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